Nous croyons l'agrandissement nécessaire, mais nous croyons aussi que le projet proposé en lieu et place du monastère est une erreur. Le monastère est un bâtiment solide et intéressant. Il peut poursuivre sa route au profit des générations futures et il peut être recyclé pour des usages contemporains et contribuer ainsi à l'essor économique de la ville dans le respect des principes du développement durable.
Le projet actuel du Musée, en annonçant la destruction du monastère des Dominicains, en est tout le contraire. La sagesse aurait commandé que soit proposé un site plus respectueux des richesses historiques de la ville et que soit reconstruite la toiture originale si spectaculaire, sur le monastère, provoquant de ce fait une renaissance de l'esthétique de l'ensemble conventuel et, partant, de la Grande Allée.
En annonçant la démolition du monastère, les autorités donnent un fort mauvais signal. Alors que la mission du Musée est de sauvegarder les collections d'oeuvres et d'artefacts qui sont représentatives de la production des générations successives de Québécois, voilà qu'avec une arrogance béotienne il anéantit totalement un patrimoine religieux conventuel irremplaçable.
Ont signé ce texte: Marcel Junius, Marcel Masse, Michel Bonnette, Jean Cimon, Jacques Lemieux, André Marceau, Claude Paulette
publié dans le Devoir le 28 avril 2010